Pour l'amour d'un guerrier de Margaret Moore by Margaret Moore

Auteur:Margaret Moore [Moore, Margaret]
La langue: ron
Format: epub
Tags: Historiques
Éditeur: Harlequin
Publié: 2011-08-10T10:13:55+00:00

Il porta un doigt a ses levres et lui designa la porte du menton.

Frida demeura sur place, immobile. Il ne croyait tout de meme pas se debarrasser aussi facilement d’elle! Pas tant qu’elle ne saurait pas ce qui etait arrive a Donald et si Urien n’y etait pas pour quelque chose.

Celui-ci ota les bottes du garcon et l’enveloppa d’une couverture, regarda de nouveau Frida, haussa un sourcil. Cette fois, ce fut elle qui porta l’index a sa bouche et designa la porte de la tete.

Il la suivit dehors. Une demi-lune eclairait la cour par intermittence.

— Que s’est-il passe? demanda Frida. Comment a-t-il pu a ce point s’enivrer?

— Je ne sais pas, marmonna Urien dans l’ombre. Il ira mieux demain matin. Mais j’aurais du me douter que vous alliez surgir ainsi, comme un lutin. Vous ne dormez donc jamais?

Frida s’efforca de contenir la colere qui montait deja en elle.

— Que comptez-vous faire, messire? Le dire a lord Gervais?

— Pourquoi? Faudrait-il que j’en garde le secret ?

— Ce n’est qu’un enfant. Et s’il est chasse, cela brisera le coeur de sa mere, qui est veuve et qui n’a pas beaucoup d’argent. Rien ne lui reste, hormis la fierte que lui donne son fils.

Ils se tenaient tres pres l’un de l’autre dans l’ombre du mur, et chacun sentait le souffle de l’autre sur son cou.

— Soit, puisque vous me le demandez si gentiment.

Elle regrettait de ne pouvoir distinguer son visage, d’autant qu’elle avait l’impression de percevoir un rien d’agacement dans son intonation.

— Merci.

Elle allait partir quand il ajouta :

— Le baron DeLanyea est un beau parleur.

Il y avait du defi dans sa voix, pourtant, elle crut egalement y deceler un rien de nostalgie qui la fit hesiter.

Elle ramena la couverture sur ses epaules.

— Il parait que les Gallois sont ainsi faits, mais vous me semblez tout aussi inspire si j’en juge par la reaction de sir Giles, qui s’est empresse de plier bagage apres votre mise en garde.

Il se rapprocha mais elle n’en vit pas pour autant son visage.

— Je regrette, parfois, de ne pas posseder les talents du baron DeLanyea.

— Il est des hommes qui n’ont pas besoin de la parole, et j’ai cru comprendre que vous le valiez bien en d’autres domaines.

Urien ne repondit pas, ne bougea pas non plus.

Sans trop savoir comment reagir, mais peu desireuse de s’en aller, elle posa la premiere question qui lui venait a l’esprit :

— Va-t-il tuer sir Tallentine?

— Le regretteriez-vous ?

— Non. Oui ! Certainement. Ce serait terrible si quiconque etait gravement blesse pendant ce tournoi.

— Et s’il n’etait que legerement blesse, cela vous affecterait-il ?

— Peut-etre un peu.

— Et si moi j’etais blesse, qu’en eprouveriez- vous?

— Je serais… navree.

Elle hesita, se doutant de l’importance de l’aveu qu’il esperait d’elle. Puis elle se jeta a l’eau :

— Mais j’estimerais de mon devoir de veiller a vous faire remettre sur pied.

— De votre devoir?

— Il arrive que le devoir devienne un plaisir.

Elle osa lui toucher la main.

— Votre passe m’importe peu, Urien, ni vos ancetres. Seulement je ne voulais pas que les villageois fassent des gorges chaudes de notre rencontre parce que… je tiens enormement a vous.

Elle crut l’entendre pousser un profond soupir.

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